Au seuil de la mort : l’histoire d’un patient en chiropractique

En 1986, j’étais au top. Je venais de gagner le championnat d’haltérophilie de la Navy et j’avais établi un record national, sans recours au dopage. Mon travail à temps plein consistait à soulever des poids et à faire de la compétition: j’adorais ça! J’étudiais la nuit, m’entrainais le jour et il m’arrivait de donner des conférences et des représentations dans ma ville natale ou pour la Navy, c’était génial, je commençais à être connu!

Suite à plusieurs compétitions, j’ai commencé à avoir quelques maux de tête, de sinus et mon niveau a commencé à stagner un peu. Les maux de tête n’étaient pas insupportables, juste ennuyeux, je suis donc allé au dispensaire de la Navy et on m’a donné des médicaments. Les médicaments ont fonctionné comme par magie… mais ils me donnaient la diarrhée. Je suis retourné chez le médecin et on m’a donné des médicaments contre la diarrhée. J’ai souffert d’une sévère déshydratation et j’ai été admis à l’hôpital. Après de nombreux tests, je suis sorti avec 3 prescriptions de plus… Ma santé commença sérieusement à s’altérer, je passais bientôt la plupart de mes journées à l’hôpital passant d’un médecin à l’autre. Pendant un mois, j’ai pris 18 médicaments par jour, ce qui correspondait à environ 80 comprimés.

Je me suis rapidement retrouvé coincé à domicile comme une personne handicapée dans l’incapacité de travailler, de conduire une voiture ou même d’effectuer des gestes élémentaires. La seule nourriture que je pouvais garder était la compote de pomme. La plupart des nuits, je dormais dans les toilettes : mes vomissements commençaient autour de 1h du matin et duraient jusqu’au lever du soleil. Les bonnes nuits, les vomissements avaient 4 minutes d’intervalle, les mauvaises nuits, 2 minutes. Je suis passé d’un bon 100 kilos à un petit 75, j’étais méconnaissable.

Cela a duré pendant plus d’un an et la majeure partie de cette période reste floue dans mon esprit. J’ai vu toutes sortes de médecins, tous plus renommés les uns que les autres, j’ai même été vu par un médecin du président Reagan. Aucun n’a su apporter de réponse à ce qui se passait, sauf à dire que mon système immunitaire était défaillant. Les diagnostics du virus d’Epstein Barr et du syndrome de fatigue chronique ont été émis comme des possibilités. L’été 1987, le chef de l’hôpital naval de charleston m’a annoncé qu’il serait préférable de mettre mes affaires en ordre car il ne me restait que quelques mois à vivre. Cette nouvelle fut un réel soulagement : je voulais mourir et mettre fin à cette souffrance.


Plus tard cette même semaine, un ami m’a conduit dans un centre commercial pour faire mes derniers achats de Noël, sachant que je ne serais probablement plus en vie à cette période là.

C’est dans une librairie de B. Dalton, qu’un homme m’a demandé si tout allait bien ( je ne passais pas inaperçu: je ne pouvais marcher que 15 à 20 pas de suite et je devais me reposer), j’ai dit que j’allais bien, parce-qu’à force, je m’étais lassé de raconter mon histoire à tout le monde. Cet homme a insisté un peu, il m’a dit qu’il était docteur et qu’il pourrait peut-être m’aider. Je lui ai dit que j’avais vu quelques-uns des meilleurs médecins au monde. Puis il m’a dit qu’il était chiropracteur. Cela m’a fait éclater de rire! Il m’a alors raconté qu’il soignait les problèmes de santé « internes », et que son travail ne se résumait pas à résoudre des problèmes de dos, ce qui était alors ma vision de la chiropractique. Il a insisté sur l’importance que je vienne le consulter. Mon ami est arrivé, a écouté et a proposé de me conduire à la clinique dès le lendemain. Je n’avais aucune intention de me rendre au cabinet de ce charlatan! Sur le chemin du retour, mon ami m’a dit quelque chose comme «tu devrais aller y faire un tour, qu’est-ce-que tu as à perdre ?» et j’ai finalement accepté d’y aller.

Je suis allé à la clinique le lendemain. J’ai suivi le parcours du nouveau patient : le docteur m’a fait entrer et il  a commencé l’examen. J’étais aussi sceptique qu’on peut l’être, quand, tout d’un coup, il m’a dit «Hey Keith, avez-vous eu un problème d’énurésie nocturne ( pipi au lit ) étant enfant ?» …Wow… comment savait-il cela? J’en ai souffert la plupart de mon enfance et de mon adolescence, 4 à 5 nuits par semaine. Mes parents avaient dépensé beaucoup d’argent à l’époque dans des thérapies et des traitements. Comment ce charlatan pouvait-il connaitre l’existence de ce problème ?

Il m’expliqua qu’il pouvait le voir grâce à l’examen du bas de mon dos et il a commencé à me parler de ma vessie et de mes nerfs… ok, il avait attiré mon attention… et rien que ça, c’était déjà assez étonnant. Il a fini par m’ajuster et m’a renvoyé chez moi avec des recommandations à suivre jusqu’à mon prochain RDV.

Je me suis réveillé le lendemain matin avec un cou raide et douloureux, en fait tout mon dos était douloureux : pas de douleur sévère, mais juste une douleur diffuse. «Je savais bien que ce gars était un charlatan», ai-je pensé, «il m’a fait mal hier et aujourd’hui, il va me réparer! Désolé, je ne suis pas acheteur…» Terminé, plus de visite chiropractique pour moi! Je me suis rasé, douché et habillé et alors que je me dirigeais vers la cuisine, j’ai pris conscience d’une chose tout à fait incroyable : je venais de dormir une nuit entière pour la 1ère fois depuis 15 mois… J’avais pris une douche, vaqué à mes occupations matinales, et je n’avais pas été anéanti par la fatigue… j’avais juste un peu faim. Je suis allé dans la cuisine et je me suis fait des oeufs brouillés (que j’adore), alors que j’étais incapable d’en manger depuis plus d’un an.


J’ai continué à me faire ajuster et j’ai diminué les médicaments dès la première semaine, chaque jour j’avais plus de force pour faire plus de choses, ça a été une énorme victoire d’être capable de marcher jusqu’à ma boîte aux lettres et de relever le courrier. 2 semaines après mon 1er ajustement, je roulais à nouveau, 2 mois après, j’étais de retour à l’entrainement de gym et je surpassais mes exploits précédents! Je ne comprenais pas comment la chiropractique avait pu faire ça pour moi.

J’interrogeais le docteur mais j’obtenais une réponse vague. Je me suis rendu à des réunions d’informations sur la chiropratique dans d’autres cabinets de la région dans l’espoir de comprendre tout cela, mais j’ai été déçu d’y trouver seulement des «classes d’hygiène vertébrale», à savoir : comment se soulever, plier ses genoux, boire de l’eau, etc. Je trouvais peu d’informations à la bibliothèque, la plupart de mes lectures classait la chiropractique comme une méthode assez efficace pour les douleurs au cou et au dos et voilà tout. A force d’insister, mon chiropracteur a fini par me prêter de vieux livres à la couverture verte, et m’a dit que j’y trouverai mes réponses. Le premier volume s’appelait « Bigness of the fellow within » par BJ Palmer, je l’ai lu et je me suis dit que ce BJ Palmer était un agité du cerveau.  Mais je l’ai lu et relu à nouveau et plus je le lisais, plus j’en comprenais le sens. J’ai commencé à aller à la bibliothèque médicale, ici, à Charleston, et à lire des volumes sur l’anatomie et des livres sur la façon dont le corps travaille, sur la physiologie, de Guyton, Harrison et je me suis aperçu de la congruence incroyable entre tous ces livres et les écrits de Palmer.

J’ai alors eu un réel déclic, je me suis retiré de la compétition, j’ai changé de voie, et j’ai tout mis en oeuvre pour faire connaitre la chiropractique autour de moi. Depuis, j’organise et j’anime entre 250 et 300 conférences sur la chiropractique chaque année et j’ai l’intention d’en faire toujours et encore plus tant que cela me sera possible. Je dois tout à la profession chiropractique!

Keith Wassung

Keith Wassung a passé la majorité de sa vie à faire connaitre la chiropractique auprès du grand public dans l’objectif d’éviter à d’autres personnes de vivre ce qu’il avait lui-même subi. Aujourd’hui encore, il anime 200 à 300 conférences chaque année.


 

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